Dans son journal intime, Sophie, 16 ans, raconte son mal-être. Émilie, sa soeur ainée n'est plus et lui manque terriblement. Incapable de communiquer, elle ne s'entend pas bien avec sa mère, ni avec Abigail, sa meilleure amie, ni d'ailleurs avec personne. Elle décrit ses journées, ses regrets, ses souvenirs avant la mort d'Émilie, sa soeur tant aimée. Heureusement, l'adolescente va se lier avec une nouvelle venue à l'école, Rosa-Leigh, écrivaine en herbe et optimiste à temps plein. Cette dernière saura respecter le silence de Sophie, son chagrin, ses peurs. Il y aura aussi Lucy, fille d'une amie de sa mère, confrontée à l'accident cardiaque de son père: délicate, Lucy accompagnera Sophie par sa gentillesse muette. Et puis n'oublions pas Abigail, l'ex-copine qui ne sait pas comment réagir, perdue par ailleurs dans ses propres difficultés. Au final, ce sont tous ceux qui entourent Sophie, en positif ou en négatif, qui vont permettre à la jeune fille de faire ses choix. Sans que ces figures secondaires soient intensément présentes, très lentement et surtout en l'absence de tout happy-end claironnant, Sophie remontera alors la pente de sa tristesse.

Un récit grave et touchant qui parle du long travail de deuil. Quelque chose de grave s'est produit, mais nous ne savons pas exactement quoi. Petit à petit, le journal de Sophie donne des réponses, et lecteur devine, plus qu'il n'apprend, le déroulement des évènements. La jeune fille livre ses pensées intimes et décrit ses journées mornes et tristes, à l'image de son humeur. Elle raconte sa détresse, sa révolte, ainsi que sa culpabilité face au décès tragique de sa soeur adorée. Puis Sophie revient lentement à la vie, elle comprend que c'est à elle d'aller vers les autres et de trouver le chemin qui mène à la guérison. Un roman tout en pudeur et retenue, à l'écriture réservée et sensible, qui ne tombe jamais dans le pathétique.

J++.

The worst thing she ever did.